L’Île du Cap-Breton en Nouvelle-Ecosse. Malgré ces noms qui pourraient t’induire en erreur, nous sommes bel et bien au Canada. Tout à l’est du pays, pour être plus précise, dans une des trois provinces maritimes. C’est d’ailleurs juste après notre road trip au Nouveau-Brunswick, la province voisine, que nous avons entamé celui-ci.
Si tu veux savoir pourquoi nous avons choisi la Nouvelle-Écosse, et pas une autre province canadienne, notre réponse tient en deux petits mots : Cabot Trail !

Le Cabot Trail, qu’est ce que c’est ?

C’est une boucle de 300 kilomètres de long située sur l’Ile du Cap-Breton, elle-même à l’est de la province. Falaises abrupts, virages en lacet, vues sur l’océan, forêts boréales, voilà un peu le genre de paysages qui chaque année attire des visiteurs du monde entier. Cette route panoramique figure même parmi les plus belles au monde. Rien que ça !
Le Cabot Trail traverse notamment le Parc National des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, en anglais Cape Breton Highlands, appelé ainsi en raison de sa ressemblance avec les Highlands d’Écosse. D’ailleurs, cette ressemblance n’est pas seulement le fruit du hasard puisque cette région était rattaché à l’Écosse avant que la plaque nord-américaine ne se détache de celle de l’Europe, il y a plus de 100 000 ans de cela. Fascinant, non ?

En revenant de Moncton (Nouveau-Brunswick), nous avons tranquillement pris la route pour nous rendre sur l’Ile du Cap-Breton et démarrer ce séjour par le Cabot Trail. De Moncton jusqu’à Chéticamp (ville acadienne située à l’entrée ouest du parc), il y a un peu moins de 5 heures de route, si l’on choisit l’itinéraire le plus rapide. Puisque nous avions du temps devant nous, nous avons chois de privilégier la côte en suivant le Sunrise Trail et en s’arrêtant dès qu’on trouvait un endroit sympa. Ça nous a pris plus de temps, mais la route était magnifique.

D’ailleurs, il est aussi possible d’emprunter le Cabot Trail dans le sens inverse des aiguilles d’une montre en passant par Ingonish, à l’est.
Arrivés en fin d’après-midi à Chéticamp, le timing est parfait pour entreprendre la randonnée phare du parc : le Skyline Trail. Si le temps t’est compté et que tu dois choisir une seule et unique randonnée, alors ne cherche plus, c’est celle-là que tu dois faire !

Pour parcourir le Skyline Trail, il existe deux possibilités : emprunter la boucle de 9,2 kilomètres ou bien faire l’aller-retour (7,3 kilomètres) du parking jusqu’à la fameuse vue au sommet de la falaise. La boucle étant fermée ce jour-là, nous n’avons eu d’autre choix que d’opter pour la seconde option.
Pendant cette randonnée, nous avons pu traverser la forêt boréale, habitat des orignaux (qu’il n’est apparemment pas rare de croiser), des ours ou encore des coyotes. La balade ne présente pas d’obstacle majeur, ni dénivelé particulier sauf à la fin, mais un chemin aménagé rend la tâche plus aisée. Après les premiers kilomètres, la balade continue le long d’un promontoire en bois longeant la côte accidentée. C’était extrêmement venteux à cet endroit, alors il faut vraiment avoir les jambes solides si on ne veut pas s’envoler.

Il est généralement recommandé de faire cette rando pour le coucher du soleil, la vue y est splendide à n’importe quel moment de la journée, mais, en début de soirée, elle est sublimée par les couleurs rosées et orangées du ciel ! D’ailleurs, il est même possible de partir sur le Skyline Trail en compagnie d’un ranger du parc. Les balades commencent deux heures avant le coucher du soleil.

Arrivés à la fin du sentier, la vue sur le Cabot Trail et le Golfe du Saint-Laurent est imprenable. Certains chanceux réussissent même parfois à voir des baleines depuis la côte ! De notre côté, pas de mammifère marin ni d’orignal en vue, mais un petit lapin peu farouche. C’est déjà pas mal, même si c’est quand même assez étonnant de voir un animal sauvage aussi peu effrayé par la présence humaine…

Pour cette première nuit sur l’Ile du Cap Breton, nous avions dégoté un petit Airbnb à Chéticamp chez Dianne et Blair, un couple installé ici depuis peu. Chéticamp est une localité de la Nouvelle-Ecosse où la culture acadienne est omniprésente, nos hôtes parlent donc aussi bien français qu’anglais.
Si l’on devait te recommander cet endroit, c’est avant tout pour l’accueil de nos hôtes. Dianne et Blair nous ont accueilli comme si nous étions de vieux amis !  Chaleureux et bienveillants, on constate qu’ils prennent tout deux un réel plaisir à échanger avec leurs invités et à les conseiller sur les activités à faire dans le coin. C’est le genre de rencontre qu’on adore !
En revenant du Skyline Trail, Diane avait déjà dressé la table pour le petit-déjeuner du lendemain et tout était à notre disposition pour nous faire le plus copieux des repas ! Concernant les chambres, il ne faut pas s’attendre au grand luxe, mais c’était largement suffisant pour nous.
Pour résumer, si tu aimes rencontrer des personnes authentiques et chaleureuses et si tu souhaites être idéalement placé à l’entrée du parc national, cet Airbnb répondra à tes attentes (75 $ la nuit).
Les restaurants ne pullulent pas à Chéticamp et il est rare de pouvoir encore se faire servir après 19h donc si tu le peux, prévois un pique nique à l’avance.

Cette deuxième journée sur l’Ile du Cap Breton s’annonce extrêmement longue et chargée ! Nous nous sommes d’abord rendu au Centre d’Accueil pour retirer le plan du parc et demander conseil aux rangers sur place. Le Parc National des Hautes-Terres-du-Cap-Breton propose de très nombreuses randonnées, 26 au total, mais quand on n’a pas la semaine devant soi, il faut faire des choix ! Alors, nous avons sélectionné une randonnée longue, plusieurs petites et quelques arrêts le long du Cabot Trail.

On commence la journée avec un ciel chargé, gris et lourd. Malgré le temps, les paysages depuis la voiture sont à couper le souffle. Très vite, on aperçoit les fameux lacets du Cabot Trail qui serpentent à travers la forêt. Je me rappelle rouler sur cette route et ne plus savoir où donner de la tête ! À ma droite, des chutes d’eau déferlent des hauteurs, à ma gauche il n’y a rien d’autre que l’océan à perte de vue. On a envie de s’arrêter tous les 100 mètres !

Après quelques kilomètres dans la brume, on décide de s’arrêter pour le déjeuner. Il est encore un peu tôt, mais on, a de bonnes excuses :
– on a déjà une petite faim et les restaurants ne sont pas si nombreux que ça le long du Cabot Trail, donc dès que nous avons croisé le Rusty Anchor (dans le secteur de Inverness), nous avons préféré en profiter.
– pour te remettre un peu dans le contexte, nous sommes en pleine coupe du monde de football, et Alexeï tient absolument à voir jouer la France ce jour-là et pour ça, nous avons besoin d’une connexion internet.
Entre temps, le ciel a, petit à petit, fini par se dégager.

Direction ensuite la première courte randonnée du jour : le Macintosh Brooke Trail. Hyper facile, cette balade de 1,7 kilomètres nous permet de découvrir un ruisseau et une petite chute en forêt. 
Au retour, de cette courte balade, nous continuons à rouler sur le Cabot Trail en suivant la carte du parc. Dès que nous trouvons un point de vue, nous en profitons pour nous arrêter et observer le paysage qui évolue au fur et à mesure que le soleil s’installe.

Si le Cabot Trail a lui seul pourrait suffire à nous en mettre plein les yeux, on décide quand même de sortir de la route principale pour aller explorer l’extrémité de l’île. Sans trop savoir à quoi nous attendre, on s’éloigne donc du parc national pour se diriger vers Meat Cove. Les derniers kilomètres pour y parvenir se font sur une route non goudronnée, mais facilement accessible. À chaque virage, une vue époustouflante se révèle à nous. Les nuages ont disparu et nous découvrons les lieux dans les meilleures conditions possibles.

Cette partie-là de l’île est très peu fréquentée, et nous n’arrivons pas à comprendre pourquoi tellement c’est exceptionnel. Si le Cabot Trail est réputé pour être incroyable, je crois que cette partie de l’île l’est encore plus. Une fois à Meat Cove, nous avons découvert un petit camping, à l’abri des montagnes, dans un cadre de rêve. On te le recommande si jamais tu as prévu de camper pendant ce voyage (35 $ l’emplacement) !
Une petite plage, située en contrebas, permet de longer les falaises et de prendre un bain de soleil (ou de mer pour les moins frileux) sur les galets. L’eau y est d’un bleu caribéen, oui, c’est ma référence en matière d’eau bleue, turquoise, translucide, canon quoi ! Et le plus dingue dans tout ça, c’est qu’il n’y a personne ! À ce moment précis, il n’y a pas plus heureux que nous !

Sur le chemin du retour, on s’arrête encore plusieurs fois pour admirer la vue, notamment vers Captisck, un autre petit village du coin, avec une vue imprenable sur l’océan.

Avant de récupérer le Cabot Trail, on décide de faire un dernier arrêt à White Point.
À peine une quarantaine de kilomètres séparent Meat Cove de White Point, pourtant le paysage y est complètement différent. Nous avons laissé la voiture près du petit port du village puis nous avons emprunté ensuite le White Point Trailhead, le long de la côte.

Comme une impression de bout du monde à cet endroit reculé aux côtes accidentés. C’est le lieu qui nous a le plus fait penser à l’Écosse.

À White Point, nous n’avons jamais été aussi proche de Terre-Neuve-et-Labrador, la province la plus à l’est du Canada, tout proche de Saint-Pierre-et-Miquelon.
Cet endroit est une vraie bouffée d’oxygène ! Ne passe surtout pas à côté de ces deux secteurs si tu viens visiter l’Ile du Cap-Breton.

Après ce petit détour hors des sentiers battus, nous rejoignons le Cabot Trail. La journée passe à une allure incroyable et il nous reste encore deux endroits précis à voir, selon le planning que nous nous étions fixés en début de journée.
D’abord, nous voulions voir la chute St-Anne. Facile d’accès, il faut néanmoins parcourir 7 kilomètres de piste en voiture et 200 mètres de marche pour y parvenir.
Et pour finir, le clou du spectacle : le Franey Trail, du côté d’Ingonish. Le but, c’était d’y être pour le coucher du soleil (même si une fois en haut, on s’est rendu compte que le lever du soleil devait être encore plus beau). Mais il est déjà 19h passé alors il ne faut pas traîner puisque la nuit tombe vite et que la randonnée, d’environ 8 kilomètres, a un dénivelé assez important. Elle est d’ailleurs classée dans les randonnées difficiles du parc, et c’est vrai qu’au début, ça grimpe pas mal ! La vue, une fois en haut, en vaut largement la peine ! La récompense, c’est de s’asseoir sur la chaise Adirondack rouge située au sommet et de contempler la vue sur la baie. On a même mangé là, à toute vitesse, avant qu’il ne fasse trop sombre pour redescendre, mais c’était vraiment sympa.

Un peu plus loin, de l’autre côté, on domine le canyon de la rivière Clyburn au plus près des falaises. Attention, c’est très vertigineux, mais tellement beau !

Il fait de plus en plus sombre et nous devons redescendre jusqu’à la voiture. Nous n’avons croisé personne pendant cette randonnée et comme un peu partout ici, nous sommes en territoire des ours, des orignaux et compagnie, donc on ne traîne pas. On accélère le pas, mais il fait bientôt noir, et franchement, nous ne sommes plus très rassurés. On pense même s’être perdu à un moment donné tant le retour nous paraît long. Lorsqu’on finit par arriver à la voiture à l’aide du flash de nos iPhones (oui, on est toujours très équipé quand on part en rando), il fait déjà nuit noire. On ne nous reprendra plus à entamer une randonnée aussi longue, aussi tard dans la journée, c’est promis !
Ah, et pour couronner le tout, il est 21 heures passées et nous n’avons toujours pas d’hébergement pour la nuit. Après avoir roulé un peu, frappé aux portes des quelques rares hôtels du secteur sans réponse, nous trouvons un Bed&Breakfast aux alentours de 22 heures. Alléluia !
Apparement, on a de la chance puisque le gros de la saison touristique n’a pas encore commencé, mais le mari de la propriétaire des lieux nous assure qu’en plein mois d’août, nous n’aurions rien trouvé par ici sans réservation. Nous sommes d’autant plus chanceux que l’endroit est un véritable nid douillet. Notre chambre donne sur le lac et le petit-déjeuner est même compris dans le prix (environ 90 $ la nuit) !

Après cette journée, forte en émotions, nous avons facilement trouvé le sommeil et avons même réussi à nous motiver pour admirer le lever du soleil sur le lac.

Pour cette dernière journée sur l’Ile du Cap-Breton, nous continuous de rouler sur le Cabot Trail en direction d’Halifax. Pas de randonnée où de point précis à voir, on se contente de rouler et s’arrêter où bon nous semble. Après la grosse journée de la veille, un peu de calme n’est pas de refus. Le soleil est au rendez-vous et les paysages sont sublimes. La beauté de cet endroit c’est aussi ça, prendre du plaisir à conduire et simplement profiter du paysage.

Comment se rendre sur l’Ile du Cap Breton en Nouvelle-Écosse ?

• En avion

Depuis Paris
La compagnie aérienne Westjet propose plusieurs fois par jours des vols directs vers Halifax depuis Paris. Le prix des billets varient entre 550 et 700€ selon la période.

Depuis Montréal
Si tu habites à Montréal, tu pourras te rendre à Halifax en une petite heure et demie de vol. Il faut compter environ 200 € de billet.

On se décide généralement en comparant les vols sur le site Skyscanner, très pratique.

• En voiture

Halifax se trouve à près de 1300 kilomètres de Montréal soit environ 12 heures de route. C’est l’occasion parfaite pour un long voyage à travers le Québec et/ou le Nouveau-Brunswick (voire la Gaspésie, mais ça rallongerait encore un peu le trajet), mais si tu veux uniquement te rendre en Nouvelle-Écosse, ça fait très long. Une fois arrivés à Halifax, il faudra rajouter encore 2 à 3 heures de route pour se rendre jusqu’à l’Ile du Cap-Breton.

• En train

Comme pour le Nouveau-Brunswick, tu as la possibilité de prendre le train Océan de viarail puisque son terminus est Halifax. Attention, tu en as pour plus de 21 heures de trajet, alors il  ne faut vraiment pas être pressé d’arriver !

Comment découvrir le Cabot Trail ?

Si le moyen le plus classique de l’explorer est la voiture, un peu à l’image de la célèbre Route 66, le Cabot Trail est aussi très prisé par les motards en été.
Les cyclistes sont également nombreux à relever le défi et à parcourir les 300 kilomètres du Cabot Trail avec ses nombreux dénivelés. En revanche, ce n’est pas de tout repos puisqu’il faut compter environ 6 jours pour en faire le tour à vélo. Nous avons croisé plusieurs de ces courageux pendant notre séjour !

Combien de jours faut-il consacrer à l’Ile du Cap-Breton ?

On te conseille de passer au moins 3 jours sur place. Si le Cabot Trail peut se faire en 3-4 heures en conduisant non-stop, il faut vraiment plus de temps si on veut en profiter suffisamment et explorer les environs.

Quand se rendre sur l’Ile du Cap Breton ?

La période idéale pour s’y rendre s’étend de mai à octobre. Si les paysages du Cap Breton en hiver ont l’air fantastique, ce n’est pas le meilleur moment pour s’y rendre puisque la plupart des routes risquent d’être peu ou pas entretenues voire carrément fermées.
Concernant le Parc National des Hautes-Terres, il accueille les visiteurs seulement de mai à octobre, en dehors de cette période, les centres d’information du parc sont fermés au public.
La période idéale, pour nous, serait l’été, comme nous l’avons fait ou l’automne.
L’été indien est magnifique dans cette région, il faut seulement s’attendre à des températures plus basses. En ce qui nous concerne nous y étions à la fin du mois de juin et nous avons eu de très belles journées autour des 20 degrés.

On espère que cet article te donnera envie de découvrir cette belle région de la Nouvelle-Écosse. N’hésite pas à partager en commentaire tes bonnes adresses et tes bons plans si tu as déjà eu l’occasion de t’y rendre.

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